La semaine dernière, j’ai écrit au secrétaire d’État américain, John Kerry pour l’exhorter à rejeter le projet pipelinier Keystone XL.
Dans ma lettre, j’ai exposé clairement quatre faits à propos de ce projet :
- Keystone fait mal à l’économie canadienne : Le pipeline Keystone – de même que les autres projets pipeliniers partout au pays – acheminerait du bitume non raffiné mélangé avec du diluant (dilbit). Ces projets rendraient l’économie du Canada encore plus dépendante de l’exportation de carburants fossiles non raffinés, en nous laissant dans une position très vulnérable lorsque la bulle énergétique explosera.
- Keystone ne fait pas la promotion de la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord : Le diluant qui est utilisé pour faire du bitume dilué viendrait de l’Arabie Saoudite. Le bitume dilué ne serait donc pas la ressource canadienne à 100 pour 100 que l’on vante. Puisque le diluant que l’on utilise pour faire du bitume dilué viendrait de l’Arabie Saoudite, transporter du pétrole brut par pipeline ne diminuerait en rien la dépendance énergétique de l’Amérique du Nord envers le Moyen-Orient.
- Keystone ne remplacera pas le transport par train : Soyons logiques – le plan de Stephen Harper est d’accroître la production des sables bitumineux pour qu’elle atteigne 6 millions de barils par jour; la capacité du projet Keystone est de 800 000 barils par jour et celle d’Enbridge, de 500 000 barils par jour; nous serions donc incapables de transporter toute cette production par pipeline. Le transport du bitume par train devrait donc augmenter, fragilisant encore plus notre infrastructure ferroviaire.
- Keystone limite notre capacité à réduire nos émissions de gaz à effet de serre : À l’évidence, et en se basant sur un rapport du gouvernement américain, le projet Keystone entraînera une croissance du secteur des sables bitumineux. Et c’est justement l’enjeu dont il est question ici. Espérer atteindre l’objectif de Stephen Harper de 6 millions de barils par jour ne peut se faire sans le projet Keystone XL. À Copenhague, le Canada avait promis de réduire ses émissions de gaz du niveau de 2005 de 737 mégatonnes (MT) à 607 MT d’ici 2020. Avec Stephen Harper à la tête du pays, nos émissions atteindront 734 MT – tous les progrès de réduction des émissions aux échelons provinciaux sont annulés par la croissance des sables bitumineux.
Canada a besoin d’une stratégie intérieure sur l’énergie et d’un plan sur les changements climatiques convaincants.
Le Parti vert a un plan pour réaliser cet objectif en ajoutant de la valeur aux ressources canadiennes à court terme tout en mettant nos efforts pour devenir des leaders mondiaux en énergies renouvelables et en technologies vertes. Nous instaurerons un cadre fédéral qui nous permettra de délaisser peu à peu les combustibles fossiles tout en devenant des leaders mondiaux responsables qui travailleront à éviter la catastrophe climatique.
Appuyez-moi et ajoutez votre nom à ma lettre à John Kerry. Ensemble, nous pouvons envoyer un message au gouvernement Obama selon lequel ce pipeline n’est dans l’intérêt de personne.
Je vous remercie de m’appuyer, ensemble nous sommes plus forts.
Elizabeth
Elizabeth May, O.C.
Députée de Saanich-Gulf Islands
Chef du Parti vert du Canada