Ici, à Durban, il est un peu après minuit.
L’échéancier devait prendre officiellement fin vendredi à 17 heures. Nous voici
donc 31 heures plus tard et les heures continuent à s’égrener. Plus tôt
aujourd’hui de plus petits regroupements de pays se sont réunis pour passer en
revue les propositions de compromis.
Finalement, ce n’est que très tard dans la
journée que la grande salle de conférence a commencé à se remplir. Les réunions
se sont mises en branle. Après quelques remarques consensuelles de la
présidente Maite Nkoana-Mashabane, nous nous sommes mis à l’ouvrage et nous
avons presque dès le départ été confrontés à des problèmes. En fait, les choses
sont devenues à la fois confuses et confondantes si rapidement que j’en hochais
la tête en signe d’incompréhension. C’était un véritable « bourbier ».
À minuit, nous avions passé tant bien que
mal à travers deux réunions et lors de chacune d'elles, nous avons confié les
enjeux traités par les groupes de travail à la véritable Conférence des Parties
(l’acronyme COP provient en fait de l’expression « Conference of the Parties », utilisée en anglais). Ce groupe
est toujours composé des mêmes personnes et elles se rassemblent toujours dans
le même lieu.
Je ne sais pas ce que nous obtiendrons,
mais je sais que peu importe ce que ce sera, nous ne l’obtiendrons que plus
tard.
Voici ce qu’il y a sur la table. Nous avons
besoin d’un engagement afin de poursuivre la première phase du Protocole de
Kyoto, qui se termine en 2012, sans interruption. Nous devons nous assurer que
la prochaine phase ne sera pas trop éloignée dans le futur ou sinon, nous ne
ferons encore que repousser les solutions.
Nous avons besoin de cibles qui soient
juridiquement contraignantes. Je sais que le Canada a failli à atteindre ses
cibles, mais dans le passé, alors qu’elles n’étaient pas contraignantes, tous
échouaient à atteindre leurs cibles de réduction. Ces cibles doivent être
contraignantes et les pays se doivent d’assumer leurs responsabilités.
Cette notion de responsabilité est le
dernier élément qui nous manque. Afin de faire en sorte que la Chine, l’Inde et
les autres pays-clés se joignent à nous, ceux-ci doivent savoir que nous, qui
sommes les plus grands responsables des émissions historiques et qui possédons
la plus grande capacité de changement, prenons les devants. Je vous assure que
nous sommes chanceux de pouvoir compter sur l’Union européenne, car c’est elle
qui prend les devants.
Où irons-nous? Je ne le sais pas encore.
L’attrition et la fatigue s’installent, mais la situation, qui évolue toujours
à l’heure actuelle, n’a pas encore pris forme; elle demeure irrésolue…
Bien à vous, d'un scientifique et
politicien du Nord nord-ouest en direct du Sud sud-est,
John Streicker