Ces conférences sur le climat suscitent
toujours beaucoup d'espoir. Par principe, nous espérons tous qu'elles
aboutissent à un accord solide qui permette d'empêcher un réchauffement
dangereux de la planète. Et la plupart d'entre nous ont l'espoir qu'elles
aboutissent à un résultat au minimum acceptable. Mais les politiciens, la
bureaucratie, la science, les finances et l'histoire étant ce qu'ils sont,
c'est-à-dire extraordinairement complexes et imbriqués, ces espoirs finissent rapidement
par diminuer.
Hier, une petite embellie remplie d'espoir
a néanmoins illuminé le ciel orageux de Durban. L'UE et les pays les plus
vulnérables de la planète aux changements climatiques (à savoir les pays
africains, les pays les moins développés et les pays des basses terres
insulaires) ont présenté un plan d'action susceptible de faire avancer les
choses. Ce groupe a proposé la mise en place de cibles contraignantes d'ici
2015.
Je ne voudrais pas et ne pourrais pas
entrer dans tous les détails, cette proposition est très complexe et n'est pas
encore définitive. Il semble toutefois que l'on veuille prolonger la conférence
afin d'en arriver à un accord. Mais le Canada et les É.-U. ne font pas vraiment
partie de cette négociation. Et il y a de bonnes chances qu'ils n'y
participeront pas puisqu'ils ne sont pas considérés comme des éléments de la
solution.
J'aimerais ajouter une dernière chose à ce
billet de blogue. Hier, le ministre Kent a émis de nombreux commentaires.
Quelques-uns concernaient la possibilité de s'engager pour 2015. La plupart de
ces commentaires étaient exagérés dans les rapports.
J'ai toutefois trouvé intéressant
d'entendre le ministre aborder d'un point de vue scientifique la question du «
carbone noir », une façon élégante de parler de la suie. La présence de la suie
accélère la fonte de l'Arctique.
Le ministre était bien renseigné et a parlé
éloquemment de ce problème. Il a exprimé le besoin de traiter le problème du
carbone noir sur la base des preuves scientifiques. Tout cela est très bien. Ce
qui m'étonne, c'est qu'il n'utilise pas le même discours lorsqu'il s'agit de
parler des autres facteurs des changements climatiques comme les émissions de
gaz à effet de serre. Ce choix biaisé en matière de données scientifiques est pour
le moins troublant et nous oblige à penser que nos élus n'hésitent pas parfois
à utiliser la science au profit de leur intérêt politique.
Au moment où nous amorçons la dernière
journée de cette conférence, Elizabeth et moi ferons de notre mieux pour en
suivre les travaux, en rapporter les résultats et favoriser l'obtention d'un
accord. Nous gardons espoir.
L'espoir est à la fois un avantage et un
fardeau. Sans espoir, il serait difficile de continuer à travailler sur l'enjeu
des changements climatiques et de ces négociations incroyablement complexes.
Mais nourrir trop d'espoir nous empêcherait d'avoir cet esprit critique qui
nous permet de parler de sottises… en présence de sottises.