OTTAWA — Dès le début, l’opposition au projet de construction du barrage du site C dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique a été vive parce qu’on le jugeait inutile, d’autant plus qu’il nécessitait l’inondation de terres agricoles parmi les meilleures de la province et qu’il violait des droits autochtones. Voilà maintenant que les récents rapports révèlent des dépassements de coût ayant trait à des défauts inhérents causés par l’instabilité géologique. Un récent communiqué (en anglais seulement) du Parti vert de la Colombie-Britannique fait état d’un rapport de BC Hydro admettant que le projet serait à risque vu la forte escalade des coûts et les importants retards.
« Comme pour Muskrat Falls, au Labrador, ce projet énergétique est un autre mégagâchis qui n’aurait jamais dû voir le jour », commente la leader parlementaire du Parti vert, Elizabeth May (députée de Saanich-Gulf Islands). « Continuer à engloutir à l'excès l’argent des contribuables dans des projets énergétiques interminables est au bas mot irresponsable. Le dernier rapport (en anglais seulement) de BC Hydro, daté du 31 juillet, fait état plusieurs défis géologiques. Étant donné que les permis fédéraux sont déjà accordés pour ce projet, je presse le ministre des Transports, Marc Garneau, de revoir l’à-propos de ces permis. »
En avril 2020, Nalcor, la société énergétique provinciale responsable de la construction du barrage de Muskrat Falls, à Terre-Neuve-et-Labrador, a arrêté les travaux, prétextant la pandémie de la COVID-19 pour ne pas respecter ses obligations contractuelles concernant la fourniture d’électricité à Nova Scotia Power. Le projet de Muskrat Falls affiche présentement un retard de deux ans et un dépassement budgétaire d’environ 6 milliards de dollars.
« BC Hydro tente aussi de blâmer la pandémie pour justifier ses retards, indique Mme May. Comme le mentionne le Parti Vert de la Colombie-Britannique, la commission britanno-colombienne des services publics a déjà fait savoir que le projet du site C pourrait être annulé et remplacé par des énergies renouvelables à coût égal ou moindre pour les contribuables. L’impact environnemental de ces mégabarrages est colossal. »
La chef par intérim du Parti vert, Jo-Ann Roberts, se dit heureuse que BC Hydro soit parvenue hier à un accord avec la Première Nation de Prophet River. « Nous avons bon espoir que les préoccupations de sa voisine, la Première Nation de West Moberly, pourront aussi être apaisées. Les valeurs culturelles et les droits issus de traités de toutes les Premières Nations doivent être respectés, insiste-t-elle. N’oublions pas non plus que nous sommes en état d’urgence climatique. Financer des mégaprojets comme ceux du site C et de Muskrat Falls s’est révélé irresponsable aussi bien sur le plan financier qu’environnemental. Nous espérons que le premier ministre John Horgan réévaluera sérieusement sa position concernant ce projet. »
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