OTTAWA – Le Parti vert se dit préoccupé par les conditions sous lesquelles Enbridge pourrait inverser le débit d’écoulement du pétrole brut d’un tronçon de la canalisation 9 (Sarnia-Hamilton). Tandis que les verts approuvent toute initiative immédiate visant à raffiner au Canada le brut léger destiné aux marchés canadiens – un élément important pour assurer notre sécurité énergétique nationale –, cette initiative s'avère inquiétante, puisqu’elle prévoit une transition vers d’autres produits pétroliers bruts de qualité inférieure, y compris celui exploité dans les sables bitumineux.
« Dans la foulée du déversement de pétrole d’Enbridge survenu à Kalamazoo, Michigan, en 2010 et à la lumière des critiques formulées par les organismes de contrôle des États-Unis selon lesquelles la culture d’entreprise d'Enbridge s’apparenterait à un véritable fiasco à la "Keystone Kops", on serait portés à croire qu'Enbridge souhaite resserrer tous les boulons, revoir ses opérations et éviter d’autres déversements. Au lieu de cela, une nouvelle fuite vient d’être découverte dans un pipeline d’Enbridge au Wisconsin », a dit la chef des verts et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « Je suis entièrement d'accord pour que l’est du Canada raffine le pétrole de l’Alberta, mais l’inversion du débit d’écoulement de la canalisation 9 pourra être approuvée uniquement lorsque le pipeline aura été modernisé suivant les critères de sécurité les plus stricts de l’industrie. En cas de déversement, le bitume brut et ses dérivés sont pratiquement impossibles à nettoyer. La sécurité énergétique du Canada pourrait être améliorée si Enbridge acceptait de resserrer les normes entourant la canalisation 9, et seulement dans cette éventualité. »
Cathy McLellan, porte-parole des verts en matière d’énergie, abonde dans le même sens : « La canalisation 9 n’est pas neuve et n’est pas en état de traiter le brut pompé dans les sables bitumeux, beaucoup plus corrosif. L’utilisation de la canalisation 9 pour acheminer le pétrole brut issu des sables bitumineux ne manquera pas de provoquer des déversements aux conséquences aussi dévastatrices que celui de la rivière Kalamazoo il y a deux ans. Au minimum, des projets comme celui‑ci devraient faire l’objet d’investissements dans de nouvelles infrastructures conformes aux normes de sécurité en vigueur. Le Canada doit de toute urgence développer de nouveaux systèmes d’énergie propres, fiables et renouvelables. »
« Pour éviter d’exacerber la crise climatique et la porter à des niveaux catastrophiques, il faut renoncer à exploiter les combustibles fossiles, conventionnels ou pas, tant et aussi longtemps qu’ils seront destinés à être brûlés pour produire de l’énergie », a dit la porte-parole des verts en matière de changements climatiques, Adriana Mugnatto‑Hamu. « En tant que matière première utilisée dans la production de produits pétrochimiques, cette ressource conservera toujours sa valeur. Il nous faut un plan pour éliminer progressivement notre dépendance aux combustibles fossiles, et ce, le plus rapidement possible. »
Le Parti vert est d’accord pour raffiner le pétrole brut canadien au Canada. Toutefois, tout projet axé sur l'accélération de l’exploitation des sables bitumineux demeure inacceptable. En outre, les pipelines qui transportent le pétrole issu des sables bitumineux devront être construits suivant des normes plus strictes, afin de prévenir les éventuels déversements.
Renseignements :
Debra Eindiguer
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