La diplomatie de la corde raide avec l'Iran est contre-productive

OTTAWA
– Le Parti vert du Canada demande à la communauté européenne de reconsidérer
son blocus pétrolier de l'Iran en réaction à la menace réelle ou perçue selon
laquelle l'Iran développerait l'arme nucléaire. La chef des verts et députée de
Saanich—Gulf Islands Elizabeth May demandait aujourd'hui aux
dirigeants européens de s'éloigner de l'abîme afin de réduire le risque réel
d'une déflagration militaire au dénouement imprévisible. « Dans l'intérêt
de la paix, il serait beaucoup plus constructif d'appliquer une retenue de
50 % que d'instaurer un embargo total, qui risque de faire du tort aux
nations sud-européennes. Si des vérifications internationales prouvent que
l'Iran dit la vérité, soit que son programme nucléaire sert uniquement à
produire des isotopes médicaux et de l'électricité, alors la retenue de
50 % serait périodiquement levée. Cette approche serait beaucoup moins
risquée que les gesticulations actuelles et certainement plus efficace »,
a dit May.

La
semaine dernière, l'Union européenne annonçait sa décision d'imposer un embargo
sur le pétrole iranien, dont l'entrée en vigueur est prévue pour le 1er juillet,
visant à convaincre Téhéran d'abandonner son programme nucléaire controversé.
Le gouvernement iranien a quant à lui menacé de perturber le commerce pétrolier
dans le Golfe en bloquant le détroit d'Ormuz en cas de sanctions économiques
sur ses propres exportations de pétrole. Le gouvernement des États‑Unis a
laissé savoir qu'il opposerait la force militaire à la fermeture du détroit. À
l'opposé, les nations asiatiques, qui importent 75 % du pétrole iranien,
ont refusé de participer à l'embargo, que ce soit pour des motifs économiques
ou parce qu'elles jugent cette mesure contre-productive.

« Cette diplomatie de la corde raide est plus
susceptible d'attiser la rancœur et la solidarité du peuple iranien et de
durcir la poigne du gouvernement », a ajouté le porte-parole des verts en
matière d'affaires internationales Eric Walton. « Si les autorités
iraniennes sont honnêtes avec leurs concitoyens et avec la communauté
internationale au sujet de leur programme nucléaire – et nous devrions faire
preuve de bonne foi en présumant qu'ils le sont – aucune sanction financière ne
sera appliquée à leurs exportations pétrolières. »

Cette
nouvelle approche pragmatique devra être appuyée par un accord visant à calmer
les préoccupations de l'Iran au niveau de la sécurité régionale et entamer des
pourparlers avec les nations voisines déjà dotées de l'arme nucléaire, y
compris le Pakistan, l'Inde, la Russie, la Chine et Israël, en vue de réduire
les capacités nucléaires régionales. 

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Renseignements :
Rebecca Harrison
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