Le dévoilement de la vie secrète, brutale et violente de l’un des plus populaires animateurs de radio du Canada a dominé les nouvelles au Canada cette semaine. Comme dans un film qui évolue très rapidement, j’ai initialement défendu Jian, en tant qu’ami, et ai par la suite été mise au courant des accusations qui pesaient contre lui pour m’excuser de ma réaction initiale.
Malheureusement, un autre malentendu s’est pointé et je veux le rectifier – l’idée absurde que j’ai été ébranlée par la fusillade d’Ottawa et que j’attribue ma réaction initiale à cette fusillade. Cela n’est pas le cas.
Premièrement, pour préciser (étant donné que les messages Tweets circulent comme s’ils étaient « neufs » quand ils sont dépassés), j’ai envoyé un Tweet assez tard dimanche soir. Le jour suivant, après avoir lu les reportages des médias et en réalisant que quatre femmes parlaient de leur histoire selon laquelle elles avaient été des victimes d’agressions sexuelles, j’ai écrit un blogue pour m’excuser de ne pas avoir attendu de voir ce qui circulait avant de suggérer que je soutenais Jian par rapport à ces accusations.
Les accusations étant claires, j’appuie les femmes qui se disent victimes. Même si j’insiste sur le principe de justice qu’est la présomption d’innocence, je ne peux insister assez pour dire que je n’ai aucun doute quant à ce qui a trait aux expériences de n’importe laquelle femme. En tant qu’avocate, aussi, je reconnais le rôle que le système de justice criminelle peut jouer dans la double victimisation des femmes et je comprends et soutiens les femmes qui désirent demeurer anonymes. Je salue le courage de l’actrice Lucy DeCoutere qui a parlé publiquement.
Après tout cela, j’ai été interviewée par Laura Kane de la Presse Canadienne. J’ai exprimé des regrets de ne pas avoir attendu de voir ce qui circulait avant d’envoyer un Tweet de soutien. Et j’ai dit que j’aurais souhaité avoir attendu de voir la nature des accusations avant de me fier au message sur Facebook de Jian Ghomeshi pour me faire une idée de ce qui serait révélé contre lui. J’ai réitéré mon soutien à toutes les femmes qui ont vécu des agressions violentes. Des messages Tweets hors contexte circulaient et circulent encore.
L’un de ces tweets m’accusait de « soutenir la culture du viol », ce que j’ai interprété comme accepter et contribuer à une culture qui normalise la violence contre les femmes et les contraint au silence – ou pire, qui la célèbre comme cela a été le cas l’an dernier durant la semaine d’initiation avec des chants qui encensaient le viol. Pour rectifier tout cela, j’ai envoyé un autre Tweet en affirmant qu’« en tant que féministe, je ne soutiens aucunement la culture du viol ». J’aurais utilisé des citations, mais c’était trop long pour les 140 caractères de Twitter.
Tout ce qui précède a été expliqué à Laura Kane. À la fin de l’interview, elle m’a demandé si à la lumière de tout ceci, j’avais appris quelque leçon que ce soit à propos de Twitter. Après avoir réfléchi, et en me voyant en train d’envoyer des Tweets entre deux vols dimanche, j’ai répondu que cela renforce le fait que je dois toujours revoir ce que j’écris et me relire avant d’appuyer sur le bouton envoyer. C’est ma façon de faire habituelle, mais dimanche soir, j’étais encore ébranlée. Elle m’a demandé pourquoi et j’ai expliqué que cela était dû au fait d’avoir été enfermée pendant dix heures le mercredi précédent – où on a eu très chaud moi et de nombreux amis - et que j’étais un peu plus émotive que d’habitude. Je n’ai jamais justifié mes actions par la fusillade. La question portait sur les leçons apprises. Avant d’appuyer sur le bouton Tweet, arrêtez-vous et relisez-vous. Et en période de grand stress, faites-le deux fois.