NANAIMO (C.-B.) — Jeudi matin, le député vert Paul Manly (Nanaimo-Ladysmith) a réclamé un débat d'urgence à la Chambre des communes sur la crise du logement abordable au Canada. Sa demande survient quelques semaines seulement après une vague d'expulsions massives en Ontario. Les défenseurs du logement y voient le début d’une déferlante sur le reste du Canada.
« De plus en plus de gens sont sur le point de devenir des sans-abris, s'inquiète M. Manly. Des gens de toutes les régions du Canada luttent pour couvrir leurs frais de subsistance de base pendant la pandémie. Beaucoup d'entre eux ont épuisé leurs économies ou se sont endettés. Ajoutons-y la montée en flèche des prix des logements qui donnent de plus en plus de loyers inabordables et c'est un désastre imminent. »
La semaine dernière, M. Manly a présenté une motion d'initiative parlementaire visant à déclarer l'inabordabilité du logement comme une crise nationale et à mettre un frein aux activités qui faussent le marché du logement au Canada.
« À Vancouver et à Toronto, nous avons vu les conséquences de laisser aller le blanchiment d'argent et les activités d'investissement prédatrices sur le marché du logement. Cela signifie moins de possibilités pour les résidents de ces régions, une aggravation de la crise de l’itinérance et de nombreuses inégalités, commente M. Manly. Maintenant, la crise s'est étendue d'un océan à l'autre, y compris dans les communautés que je représente dans Nanaimo-Ladysmith, et elle ne donne aucun signe d’essoufflement. »
La députée de Fredericton, Jenica Atwin, observe des tendances similaires au Nouveau-Brunswick. « À Fredericton, le nombre de personnes en situation d'insécurité de logement et d’itinérance a augmenté cette année. C’est en grande partie en raison de la multiplication des défis auxquels la population canadienne est confrontée : insécurité financière et perte d'emploi à cause de la pandémie, évolution rapide des marchés du logement et de la construction, le tout entraîné par la migration interprovinciale vers des villes plus petites et plus sûres. Au Nouveau-Brunswick, la loi offre peu de protection aux locataires, ce qui signifie que beaucoup de mes électeurs et électrices sont encore plus vulnérables aux comportements de prédation qu’on note sur le marché du logement, commente Mme Atwin. L'accès à un logement convenable est un droit de la personne et nous avons besoin d'un leadership fédéral solide pour veiller à ce que les plus démunis soient pris en charge. »
En plus de déclarer la crise, la motion d'initiative parlementaire de M. Manly demande au gouvernement d'actualiser la définition de logement abordable, de supprimer les exonérations fiscales pour les fonds de placement immobilier (REIT en anglais), de faire plus pour sévir contre le blanchiment d'argent et la propriété étrangère de biens immobiliers et de protéger les logements abordables existants en plus d'investir dans les logements à but non lucratif et les coopératives de logement. Ces appels à l'action sont repris par une motion du conseil municipal de Vancouver adoptée la semaine dernière qui exprime des inquiétudes quant à l'impact de ces fonds de placement et d’autres grands investisseurs sur l’abordabilité des logements et demande au gouvernement fédéral d’en faire plus pour protéger les logements locatifs existants.
« La politique canadienne du logement devrait avoir pour objectif de réglementer les activités qui nuisent à l'abordabilité des logements et de fournir des logements sûrs à nos citoyennes et citoyens les plus vulnérables, conclut M. Manly. Jumelée aux difficultés financières causées par la pandémie, une réglementation insuffisante du marché risque, au Canada, d'aggraver de façon exponentielle les crises du logement abordable et de l'itinérance. Voilà pourquoi j’ai réclamé un débat d'urgence. »
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Laurie MacMillan,
Coordonnatrice des communications pour Paul Manly, député
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