OTTAWA — La chef du Parti vert, Annamie Paul, souligne les éléments cruciaux que devrait inclure la prochaine législation sur la responsabilité climatique du gouvernement fédéral.
« Cette législation doit prouver qu'après cinq années au pouvoir, le gouvernement est enfin prêt à prendre des mesures décisives pour faire face à l'urgence climatique, déclare Mme Paul. Le bilan à ce jour est le résultat d'engagements inadéquats, non scientifiques et non respectés en matière de réduction des émissions de GES, alors que nous nous rapprochons de plus en plus d’un point de basculement climatique. Il ne suffit plus de dire que nous avons pour objectif de réduire à zéro nos émissions nettes de carbone d'ici 2050. Pour ces années à venir, il nous faut un plan sérieux assorti de mesures concrètes, notamment un budget carbone – puisqu’on n'en a toujours pas, un objectif de réduction des émissions considérablement accru et des mécanismes d'application.
» Alors même que nous faisons face aux besoins urgents de la pandémie, nous ne pouvons pas oublier l'urgence climatique, car elle ne nous a pas oublié. En effet, la planète n'a pas cessé de se réchauffer. Les récents événements climatiques extrêmes – augmentation des feux de forêt, sécheresse, renforcement des ouragans et des typhons – nous rappellent que nous sommes confrontés à une menace existentielle pour la vie humaine si nous ne maintenons pas l’augmentation de la température moyenne mondiale en deçà de 1,5 °C.
» La bonne nouvelle est que la mise en place d'un plan pour atteindre nos objectifs climatiques est également le moyen le plus rapide de réparer les dommages causés par la pandémie et de fortifier l’économie. Dans les grandes économies, comme celles des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne, la mise en place d'un plan de relance économique verte a été largement reconnue comme la plus grande possibilité économique de notre vie. Une telle reprise offre au Canada la possibilité de créer de la prospérité et des emplois pour l'avenir en nous permettant d'atteindre le “zéro émission nette” le plus rapidement possible. Il s'agit d'une nouvelle qui profite à tous et pour laquelle le Parti vert prépare une politique depuis des années. »
Notre Plan de relance verte prévoit, d'ici 2030, une réduction de 60 % des émissions de GES par rapport aux niveaux de 2005 et s'accompagne d'objectifs et de calendriers clairs et applicables. En voici les principales priorités :
● Un budget carbone détaillé (quantité cumulée d'émissions de GES autorisée sur une période donnée pour rester dans les limites d'un seuil de 1,5 °C);
● Un rajustement frontalier du carbone (tarif sur les marchandises importées de zones où les politiques de réduction des émissions sont faibles);
● Des investissements dans les énergies renouvelables et les technologies propres innovantes (secteurs qui devraient générer 3000 milliards $US par année à l'échelle mondiale d'ici 2030);
● D'importantes améliorations de l'efficacité énergétique des bâtiments;
● Une augmentation de la taxe sur le carbone par tranches annuelles;
● Un corridor électrique national permettant à 100 % d'énergie renouvelable de traverser les frontières provinciales et territoriales.
Mme Paul conclut en précisant que le Canada est déjà déphasé par rapport au consensus mondial croissant et risque de devenir de moins en moins compétitif à l'échelle mondiale. « Ce train est sur le point de quitter la gare. Le Canada peut prendre les devants ou se laisser distancer. Il est temps de se tourner vers l'avenir et de saisir cette occasion unique de passer à une économie verte. Il reste à voir si le gouvernement libéral peut surmonter ses années d'indécision et de retard et proposer une législation contenant les éléments nécessaires pour atteindre des objectifs fondés sur la science. Quoi qu'il en soit, la population peut être assurée que le Parti vert du Canada a mis en place un plan pour faire ce qu'il faut faire pour profiter au maximum de cette chance unique. »
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