OTTAWA – Depuis le jour de l’élection jusqu’à aujourd’hui, la première année de règne majoritaire des conservateurs de Harper sonne faux avec ces nombreux stratagèmes destinés à forcer l’adoption d’un programme dévastateur.
« Les conservateurs de Harper se sont vu confier leur "mandat clair" à l’issue du vote de 24,3 pour cent des Canadiennes et des Canadiens », a dit la chef du Parti vert du Canada et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « Grâce à notre système majoritaire uninominal, 39 pour cent de ceux et celles qui ont voté ont élu un parlement conservateur majoritaire. Au même moment, le doute plane sur les résultats dans plusieurs circonscriptions ayant concédé une victoire conservatrice serrée à cause de tactiques frauduleuses de suppression des votes et d’appels automatisés. »
Depuis les élections, les conservateurs de Harper ont été reconnus coupables dans le scandale de blanchiment d’argent et de transfert de fonds entre campagnes en 2006; ils ont admis être à l’origine d’appels frauduleux pour saper la campagne de l’ancien ministre libéral de la Justice Irwin Cotler; ils ont tenté de justifier les fonds canalisés vers la circonscription du ministre Tony Clement, soi-disant pour soulager la congestion à la frontière, et ont menti au Parlement; le ministre Christian Paradis s’est placé en conflit d’intérêts; la commissaire à l’intégrité déchue a été remplacée par son adjoint également éclaboussé par l’affaire. Ce ne sont-là que quelques exemples parmi d’autres stratagèmes douteux.
Très indulgents vis-à-vis de leur propre camp, les conservateurs de Harper ont choisi la ligne dure contre la population en général. En effet, ils ont fait volte-face avec leur politique sur les preuves obtenues par la torture; ils ont adopté un projet de loi omnibus qui aura pour résultat d’encombrer nos tribunaux et de surpeupler nos pénitenciers; ils appuient un projet de loi sur l’arrestation par des citoyens, qui fait craindre à l’Association du Barreau canadien un transfert des arrestations à des agences privées de sécurité et l’amplification du phénomène des justiciers; ils ont entrepris d’éliminer le registre des armes d’épaule et refusent de transmettre les données au gouvernement du Québec; ils veulent incarcérer les réfugiés politiques de 16 ans et plus pour une période pouvant aller jusqu’à un an, et ce, sans possibilité d’examen judiciaire.
Cette année, nous avons également eu droit aux rapports du vérificateur général les plus durs de toute l’histoire du Canada, notamment à l’endroit de deux ministères, soit Travaux publics et Défense nationale, qui ont failli à leur mandat de « diligence raisonnable » dans leur empressement à acquérir les chasseurs F‑35 et à exagérer leurs avantages.
« Bien que l’année ait été truffée de scandales, la pire ombre au tableau de Harper est sans contredit ses assauts répétés contre l’environnement », a dit May. « Personne n’a voté conservateur pour lui permettre de détruire notre environnement. »
Les conservateurs de Harper n’ont pas prévenu les Canadiennes et les Canadiens l’an dernier qu’ils planifiaient se retirer du Protocole de Kyoto, qui a l’appui de la majorité de la population, puis d’abroger la Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto.
Les Canadiennes et les Canadiens n’ont pas voté pour fermer le laboratoire de recherche sur l’Arctique, mettre fin aux travaux de recherche sur l’adaptation climatique, éliminer le financement de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère ou mettre en péril notre capacité à mesurer la couche d’ozone.
L’assaut lancé par les conservateurs de Harper contre la Loi sur les pêches – éliminant la protection de l’habitat des poissons sans consultations préalables avec les scientifiques ou les Premières Nations – est sans précédent. Au même moment, la campagne de propagande des conservateurs pour promouvoir les pipelines et les superpétroliers sonne faux et ne correspond pas à la notion d’équilibre et d’impartialité dont doit faire preuve un gouvernement dans l’attente de la décision d’un groupe d’experts de l’Office national de l’énergie.
« Dans la poursuite de leurs objectifs – parsemer le littoral de la Colombie-Britannique de dangereux superpétroliers et bâtir des pipelines coûte que coûte –, les manœuvres douteuses des conservateurs de Harper anéantissent des dizaines d’années d’efforts pour renforcer les protections juridiques à l’égard de l’environnement », a dit May.
« Des changements draconiens affectant des douzaines de lois passent sous le radar du processus législatif avec le projet de loi C‑38. Les dispositions législatives entourant les évaluations environnementales au niveau fédéral sont pour ainsi dire réduites à néant. »
« Mais de toutes les transgressions commises par M. Harper au cours de sa première année à la tête d’un gouvernement majoritaire, le projet de loi omnibus sur l’exécution du budget – le projet de loi C‑38 – est sans contredit la pire », de conclure May. « C’est de l’usurpation du processus parlementaire et une atteinte flagrante à la démocratie. C’est aussi un abus de confiance envers les Canadiennes et les Canadiens. »
Renseignements :
Rebecca Harrison
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