En cette fin de semaine de l’Action de grâce, je pense que nous avons tous et toutes tendance à reconnaître notre bonne fortune. Dans mon nouveau livre, je réfléchis à « qui nous sommes » en tant que peuple et en tant que nation. Et à ces deux titres, notre bonne fortune appelle la reconnaissance.
Nous avons la chance d’habiter un pays pacifique. Nous ne sommes pas en guerre, bien que nous soyons aujourd’hui engagés dans une mission inquiétante qui pourrait faire plus de mal que de bien. Dans les moments belliqueux, il est probable que nous entendions des politiciens prétendre que nous sommes « en guerre ». Mais ce terme n’est vraiment approprié que pour un conflit entre des États qui ont déclaré la guerre. Nous pouvons être reconnaissants d’être en temps de paix. Et nous devrions faire en sorte que davantage de pays peuvent jouir de la paix.
Nous sommes un pays d’une immense beauté naturelle, avec des milliers et des milliers de kilomètres carrés de nature sauvage. Nous avons des poches de lieux sauvages à portée de la plupart des centres urbains. Ce week-end, moi et mes deux belles-filles, leurs maris et leurs enfants qui vivent à Toronto et Haliburton, et ma plus jeune fille qui fait sa maîtrise à Halifax, partageons la location d’une maison sur les rives de la baie de Quinte dans le comté de Prince Edward, en Ontario. Autant je m’ennuie de mon point de vue sur la mer des Salish et les îles du Golfe chez moi à Sidney-by-the-Sea, c’est encore un autre lieu de très grande beauté.
Nous avons la chance d’avoir un système de soins de santé qui veille à ce que personne ne soit refusé par manque d’argent (bien que cet engagement s’effiloche sur les bords). Nous sommes, pour la plupart, financièrement à l’aise, surtout en comparaison de tous ceux dans le monde qui n’ont pas de nourriture, d’eau potable ou d’abri. Nous pensons en particulier à la situation désespérée vécue au Libéria, où le virus Ebola semble en mesure de saper encore beaucoup plus de vies. J’aurais souhaité que soient envoyées en Afrique de l’Ouest toutes les ressources qui seront déployées pour un dépistage de valeur douteuse dans nos aéroports. Il reste qu’au Canada, nous avons encore des niveaux inacceptables de pauvreté, en particulier dans les réserves des Premières nations. Il y a beaucoup plus à faire.
Je suis reconnaissante que mon projet de loi d’initiative parlementaire sur la création d’une stratégie nationale de la maladie de Lyme est en train de faire son chemin au Sénat, coparrainé par les sénateurs Larry Campbell et Janis Johnson. Jusqu’à présent, chaque sénateur et sénatrice à qui j’en ai parlé s’est engagé-e à l’adoption rapide de cette loi.
Je suis reconnaissante de l’amitié et de l’affection qui me lie à la plupart des député-e-s, peu importe leur allégeance politique. Si seulement je pouvais traduire leur civilité privée dans la sphère publique!
J’éprouve de la reconnaissance envers les 400 000 personnes avec qui j’ai marché dans les rues de New York le 21 septembre — et pour les dizaines de milliers d’autres réunis en 2600 autres manifestations ce jour-là à travers le monde – réclamant de véritables mesures de contrôle climatique.
Je suis reconnaissante envers l’ensemble des membres, des bénévoles, des donatrices et donateurs, et du personnel du Parti vert du Canada – ainsi qu’envers les merveilleux Verts provinciaux de partout au Canada. Je suis particulièrement reconnaissante que l’un des gens les plus merveilleux que je connaisse, un ami depuis plus de 30 ans, David Coon, chef des Verts du Nouveau-Brunswick, siège maintenant à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.
Depuis 2011, nous sommes passés du fait de ne posséder aucun siège dans une assemblée législative ou au Parlement du Canada à notre situation actuelle de deux députés fédéraux (un très grand merci à Bruce Hyer, député Vert de Thunder Bay – Superior Nord), et des députés Verts dans deux assemblées provinciales : Andrew Weaver, en Colombie-Britannique, députée provinciale d’Oak Bay – Gordon Head, et David Coon, député de Fredericton-Sud, au Nouveau-Brunswick. Avec le prochain scrutin municipal de Vancouver, nous espérons voir deux nouveaux membres du Conseil des Verts, Pete Fry et Cleta Brown, rejoindre Adriane Carr.
Donc, nous avons de quoi être reconnaissants, mais pas complaisants. Nous avons beaucoup de pain sur la planche.
Merci d’être une grande partie de la raison pour laquelle je fais mon travail — pour un monde plus sécuritaire, pour un Canada qui sait qui nous sommes en tant que nation. Qui sait que nous devrions représenter des valeurs dans la communauté mondiale. En tant que pays qui agit en leader dans la lutte contre le réchauffement climatique, contre la pauvreté et qui se donne pour projet le démantèlement du complexe militaro-industriel. Nous savons qui nous sommes. Et nous devons travailler très dur pour redevenir ce pays.
Avec mes vœux les plus chaleureux pour une belle fête d’Action de grâce en famille et entre amis.