Le Premier Ministre canadien Harper et le Président de la Commission Barroso ont conclu aujourd'hui, vendredi 18 octobre, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada. Les conséquences pour les Européens et les Canadiens sont lourdes mais n'ont clairement pas pesé face aux intérêts des multinationales.
Yannick Jadot, vice-président de la commission du commerce international qui devra valider l'accord, est très critique:
"En pleine crise de l'élevage en Europe - et en Bretagne - l'Accord va accentuer la mondialisation agro-alimentaire. L'Europe importera davantage de viande de porc et de bœuf! Alors que l'Etat canadien est poursuivi pour près de 2,5 milliards de dollars par les firmes américaines pour ses politiques publiques pour la santé ou contre la fracturation hydraulique dans les gaz de schiste, l'Accord prévoit d'étendre à l'Europe ce renforcement scandaleux des droits des investisseurs contre les États qui entravera nos capacités à décider de politiques publiques au service de l'intérêt général. Pour la première fois, l'Europe a accepté le principe d'une liste négative sur la libéralisation des services. Tout ce qui n'est pas exclu est libéralisé.
L'accord facilite l'investissement et la production de sables bitumeux qui sont une catastrophe environnementale. C'est la victoire du cynisme pollueur de Total. Enfin l'accord renforce le pouvoir des multinationales dans les marchés publics et interdit tout privilège accordé aux entreprises locales. Les PME sont les victimes de cet accord. Les Verts au parlement européen et dans les États membres se battront pour stopper cette folie libérale qui continue de nous projeter avec violence dans le mur".