Lors d’une séance plénière informelle, la présidente de la seizième séance de la Conférence des Parties (CdP16), la ministre mexicaine des Affaires étrangères Patricia Espinosa, a établi quelques balises pour le déroulement du processus. Ces balises n’auraient pas leur raison d’être si ce n’était du fiasco de la CdP15 de Copenhague. Au niveau le plus élémentaire, les négociations requièrent une certaine confiance. La CdP15 a détruit toute confiance. Le gouvernement danois a agi de mauvaise foi. Ignorant le libellé officiel de la position de négociation de la majorité des nations, la présidence rédigeait ses propres textes qu’elle présentait ensuite aux délégations – des textes issus de pourparlers secrets avec certains pays. C’est alors qu’Obama est arrivé en sauveur, a choisi une poignée de pays pour négocier à huis clos dans un hôtel, puis a obligé tout le monde à conclure les négociations avec un pseudo-accord. Les rencontres des Nations Unies requièrent de la transparence.
Ainsi, les nouvelles balises établies par la présidence à Cancún visent toutes à exclure la formulation d’un texte secret au Mexique – il n’y en aura pas, un point c’est tout. Étant donné que jusqu’à maintenant les négociations se sont déroulées entre fonctionnaires et que les ministres entameront les discussions de haut niveau mardi après-midi seulement, Espinosa a établi les règles d’engagement. Les ministres ne pourront pas se réunir seuls, en coulisse. Les ministres ne pourront pas limiter l’accès à d’autres ministres et n’auront pas le droit de faire cavalier seul et de supplanter les efforts des présidents des groupes de travail.
Les pays en développement, par le biais du groupe des 77 (G77), appuient pleinement le fait d’interdire les « ministres fantômes » dans les négociations. L’UE approuve également. La négociatrice en chef de l’Union européenne est la ministre danoise de l’Environnement – et présidente de la CdP15 tenue l’an dernier – Connie Hedegaard. Elle a échoué à la CdP15, mais elle était vraisemblablement à couteaux tirés avec le premier ministre Rasmussen, et il est sans doute plus à blâmer qu’elle pour ce fiasco. Elle a démissionné du gouvernement danois depuis pour devenir la négociatrice en chef de l’UE pour le climat. Le Venezuela a livré un plaidoyer passionné sur l’urgence d’agir citant en exemple des inondations survenues au pays récemment.
Les discours se poursuivent....
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CdP16 – Compte-rendu du dimanche matin
Elizabeth May
06 décembre 2010